Il n'est pas inutile - à l'heure où le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures face à la venue de la seconde vague - de regarder de plus près la mortalité en France. Dans déjà trois billets j'avais regardé la surmortalité, l'écart entre les décès de 2020 et ceux de 2018-2019.
Cela m'a permis de voir que la première vague épidémique a produit l'essentiel de ses effets létaux entre - en gros - début Mars et mi-Avril. Mais j'ai trouvé nécessaire de regarder cela plus en détail et partager avec vous ces nouvelles analyses.
Comme la dernière fois j'ai pris comme source la mise à jour du 4 Septembre du fichier des décès quotidiens des années 2018,2019 et 2020 produit par l'Insee.
Tel quel, le graphique[i] montre bien le pic lié à l'épidémie de Covid-19. Il montre aussi et surtout que - passé le 6 Mai - rien ne distingue plus les décès quotidiens de 2020 des décès des années précédentes.
Le mieux est de nous concentrer d'abord sur la période du confinement (17 Mars - 11 Mai[ii]).
Que voit-t-on sur cette courbe ? Que jusqu'au 15 Mars il y avait en France autant de décès quotidiens qu'en 2018-2019. Ce n'est qu'à partir du lendemain que les décès augmentent, pour atteindre un maximum le 1er Avril avec 2 808 décès en une seule journée. Nous voyons aussi le retour de la courbe au niveau de 2018-2019 dès le 1er Mai. Retrospectivement nous pouvons donc dire que les dates "efficaces" du confinement étaient 16 Mars - 1er Mai. Aparté nécessaire, je dois quand même pointer le fait que - en dépit d'un confinement généralisé et de l'avis de tous plutôt respecté - l'épidémie est restée vive durant tout le mois d'Avril. Comment l'expliquer alors dans une période où personne ou presque ne prenait les transports en commun et où chacun ne se déplaçait que pour l'essentiel ?
Voyons ensemble la suite de la courbe, autrement dit de Mai à Août.
Regarder l'épidémie de Covid-19 sous l'angle exclusif des décès c'est déclarer que l'épidémie n'est plus là. C'est flagrant sur ce graphique, rien ou presque ne distingue plus 2020 de 2018 ou de 2019. Mieux encore, ce sont les seuls effets des canicules estivales qui se voient, avec celle de 2018 début Août, celle de 2019 fin Juillet et enfin celle de cet été. Je ne vais pas m'attarder sur la toute fin du graphique car selon la notice méthodologique de l'Insee il y a fort à parier que quelques données soient manquantes. Néanmoins la tranche 15-20 Août semble montrer un retour à la normale après l'épisode caniculaire.
[i] Pour ne pas dénaturer la courbe j'ai simulé un 29 Février 2018 et un 29 Février 2019 en prenant la moyenne des décès survenus la veille (28 Février) et le lendemain (1er Mars). Ainsi je compare bien les décès du 28 Février avec ceux du 28 Février et les décès du 1er Mars avec ceux du 1er Mars. Quant aux décès du 29 Février je ne les compare pas, tout simplement. [ii] J'ai volontairement démarré le graphique au 1er mars, vous voyez facilement pourquoi ...
コメント