Parce que je ne suis pas parent j'ai forcément mis du temps avant de réaliser que - sans doute depuis longtemps - on invisibilise les cours de récréation des écoles, surtout celles des maternelles et primaires. Ceci posé il ne faut pas de longues réflexions pour comprendre pourquoi nous sommes arrivés à cette configuration : c'est qu'il ne faut plus tenter les pervers* en leur laissant regarder les petits garçons et les petites filles s'ébattrent en toute innocence. C'est une raison implacable me répondrez-vous. Sans doute mais permettez-moi de considérer que c'est également un terrible aveu d'échec.
Par cette décision de cacher les cours de récréation nous donnons corps à cette perversité, nous la reconnaissons comme néfaste - ce qu'elle est - mais au lieu de chercher comment l'éradiquer nous évitons l'obstacle en mettant les cours de récréation à l'abri de tous les regards, des bons comme des mauvais. En cachant les enfants nous ne faisons que reconnaître la provocation que peut représenter une cour d'école visible depuis la rue. Pour le dire d’une autre manière c'est parce qu'il existe des pervers qui pourraient regarder les enfants que les enfants ne doivent plus être vus.
Pour ma part j'aurais préféré que les cours d'écoles restât visibles depuis l'espace public**. Quant aux pervers accrochés aux grilles il suffirait d'une loi - certes une de plus - pour dresser une contravention*** à ceux qui stationnent indûment devant une cour d'école à l’occasion des récréations des élèves.
* Comme partout sur ce blog le féminin est implicite, y compris quand cette précision est inutile.
** Cet imparfait du subjonctif n'est pas ici par snobisme mais parce que je ne sais pas construire cette phrase autrement.
*** Pour renforcer l’effet dissuasif de l’amende je propose qu’elle implique l’inscription automatique du contrevenant au fichier des personnes perverses. Vous voyez ce à quoi je fais allusion.
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