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Alter Ego

Point mort.

Nous vivons plus ou moins sous cloche depuis maintenant 20 mois et rien n'est annoncé pour espérer sortir un jour de cette pandémie. Le plus désespérant est cette horrible sensation de piétinement, de surplace. S'il était légitime de croire qu'un vaccin pouvait devenir le deus ex machina, force est de constater qu'il n'en est rien.

C'est ainsi que nous sommes forcés de subir - il n'y a pas d'autre mot - une nouvelle vague épidémiologique. Peu importe que ce soit la quatrième ou la cinquième, elle est là et bien là.

Maintenant quelles différences pouvons-nous faire avec les vagues précédentes ? Aucune ou presque. La vaccination d'une proportion toujours plus grande de la population n'a pas amené avec elle l'immunité collective pourtant annoncée par les spécialistes. Dès lors il faut se rendre à la terrible évidence : c'est le virus qui gagne la partie et qui va encore la gagner pour longtemps. Le si décrié passe sanitaire ne corrige qu'à la marge les différents indicateurs permettant de suivre la progression de l'épidémie. Quant au port obligatoire ou non du masque nous sommes en plein paradoxe : s'il est un accessoire indispensable alors c'est sur lui et sur lui seul que doit reposer la réponse face à la pandémie. Mais exiger à la fois le passe sanitaire et le port du masque revient à admettre en creux que l'un des deux est inutile puisque le passe sanitaire fait office de preuve administrative de non-contagiosité[1].

Il existe également un autre sujet qui me tient à coeur et pour lequel j'ai le plus grand mal à trouver des réponses : quels progrès avons-nous fait dans la connaissance des mécanismes du virus de la Covid-19 ? Par exemple savons-nous mieux qu'hier combien de temps survit le virus quand il est déposé sur une surface inerte ? Connaissons-nous de manière plus précise sa durée d'incubation ? Avons-nous la preuve que le plexiglas qui désormais entoure les caissières de supermarché[2] les empêchent d'être contaminées par les clients ? Verrons-nous un jour le retour des revues dans les salles d'attente des cabinets médicaux ? Si a priori ces sujets sont éloignés des considérations épidémiologiques il n'en demeure pas moins que ce sont là des mesures qui ont été prises plus ou moins dans l'urgence mais qui ne sont pas le moins du monde de nouveau évaluées pour en mesurer leur pertinence.

Tous ces éléments me portent au pessimisme. Nous sommes sur une vague dont nous pouvons déjà prédire la fin. Nous savons que le virus nous laissera tranquille le temps d'un été pour revenir à l'approche de l'hiver. En quoi 2022 sera t-il différent de 2021 quant à l'épidémie de Covid-19 ? En rien. Les mesures gouvernementales ne sont - hélas ! - que l'écume des vagues d'une mer démontée et nous devrons pendant encore longtemps subir cette tempête qui n'en finit plus de durer. [1] Je sais qu'existe un débat féroce sur le fait que le passe sanitaire protège ou ne protège pas. En tout état de cause ce passe faisant office de passe droit je suis bien obligé d'en déduire qu'il est considéré comme un outil ralentisseur de la pandémie. [2] Masculin implicite.

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