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Alter Ego

Nouvelles analyses.

Comme prévu l'INSEE a mis à jour le 4 Septembre dernier son fichier des décès quotidiens pour les années 2018,2019 et 2020. Pour faire suite à mes premiers billets sur ce sujet il était logique que je revienne en parler, maintenant que je peux prolonger les courbes d'un mois. Mais avant de détailler mes analyses je veux rappeler ici quelques chiffres afin de fixer les idées voire lutter contre certaines reçues. Si vous ne le savez pas déjà, apprenez qu'il y a en moyenne 615 000 décès en France par an. Sans doute par pure coïncidence, les années 2018 et 2019 se ressemblent assez (609 925 et 613 351) pour que je décide de moyenner ces années dans mes analyses. Il est tout aussi intéressant et instructif de regarder les décès par tranche d'age.

Nous pouvons déjà déduire de ce tableau que la mortalité de la Covid-19 ne touche que la population des personnes de plus de 65 ans. En effet l'extrapolation des chiffres à partir de ceux disponibles ne montrent pas d'écart avec les années 2018-2019 sauf pour la tranche d'age des 65 ans et plus. Au risque de me répéter j'y vois une preuve que les mesures de santé publique devraient se concentrer sur cette population et uniquement sur cette population. Mais les mesures catégorielles étant par nature discriminatoires le gouvernement a préféré une gestion géographique de la pandémie. Revenons toutefois sur les chiffres pour les regarder en détail, surtout ceux de cette année. Commençons par une courbe que je n'avais pas évaluée la première fois, celle des moins de 40 ans.

Première constatation, la surmortalité est négative, autrement dit il y a eu au 24 Août 2020 moins de décès chez les personnes de 40 ans et moins qu'en 2018-2019. Second enseignement, l'effet bénéfique - il faut le dire - du confinement. C'est flagrant sur la courbe, nous observons une baisse spectaculaire de la mortalité entre le 17 avril et le 11 mai. On y voit d'ailleurs le rebond au 12 mai, lendemain du déconfinement. C'est triste à dire mais la "joie" de retrouver une certaine liberté de mouvement aura coûté la vie à une trentaine de personnes[2]. Ceci noté, l'essentiel à retenir est que cette population n'est pas touchée - ou alors de manière anecdotique - par l'épidémie de Covid-19. Au point d'ailleurs que la courbe se termine sur un point bas à -562 décès. Dès lors il n'y a aucune raison de penser que cela s'inversera au cours des mois à venir du fait du coronavirus. Regardons maintenant la courbe pour la tranches d'age allant de 40 à 49 ans.

Ici les effets de la pandémie se voient du premier coup d'oeil, au point d'effacer le "-150" de la fin du mois de Février. Faut-il par contre y voir également un effet "confinement" ? En tout état de cause la courbe retrouve son niveau de Février fin Juin et même, poursuit sa descente pour là aussi marquer un point bas au 24 Août. L'étude de la tranche d'age des 50-59 révèle tout autre chose, voyez plutôt :

Ici aussi la maladie a touché cette population et bien plus fortement que les 40-49 ans. Mais la courbe ne suit pas sa plongée aussi nettement une fois l'été en place. Modestement j'en rejetterais la faute à la courte période de canicule que la France a connu. C'est la seule explication pour décrire le rebond que l'on observe sur le début du mois d'Août. Si maintenant nous agrégeons tout ceci, nous obtenons la courbe des "moins de 65 ans".

Il n'y a pas de grand changement par rapport à ce que j'ai pu en dire sur ce blog. La baisse constatée fin Juillet s'est poursuivi à l'épisode caniculaire près. Mais la courbe la plus pertinente reste celle des "plus de 65 ans". Regardons-là ensemble.

Elle n'a pas du tout la même forme que pour les autres tranches d'age et je vous laisse lire dans un précédent billet l'analyse que j'ai pu en faire. Nous noterons par contre l'apparente stabilité de la courbe, que nous devons bien relier à un "effet zéro" de l'épidémie de Covid-19 faute de quoi la hausse se poursuivrait. L'echelle retenue écrase la courbe mais la canicule aura tué aux environs de 1 500 personnes[3] cet été. Mais si l'on considère qu'au 24 Août nous sommes à la fin de l'été alors nous pouvons déduire que la seconde vague de Covid-19 - à supposer qu'elle arrive - n'a pas encore démarré. Si je me place d'un point de vue strictement statistique je vois deux choses : primo, que le nombre de décès des plus de 65 ans est l'indicateur clé de la pandémie de Covid-19[4]. Secundo, que si la vague de positivité que nous connaissons depuis une dizaine de jours concerne principalement les moins de 65 ans[5] elle n'aura pas pour autant d'effet mortifère[6] sauf sur les personnes les plus agées de cette tranche, à savoir les 50-64 ans.

[1] Prévision linéaire des décès à partir des données disponibles au 24 Août [2] La courbe devrait être étale car il est logique de s'attendre à autant de décès un 12 Mai 2020 qu'un 12 Mai 2019. [3] J'ai regardé la surmortalité entre le 28 Juillet et le 16 Août pour obtenir ce chiffre. [4] Le port du masque - pour prendre un exemple concret - ne devrait être obligatoire que lorsque nous sommes physiquement proches d'une personne de plus de 65 ans, malade ou pas. En dehors de ce cas je considère que cette mesure relève du principe d'extrème prudence. [5] Les reportages que j'ai pu voir à la télévision montraient surtout cette population en train de se faire dépister [6] Je distingue la maladie et son issue fatale. En me consacrant exclusivement à la lecture des décès journaliers toutes causes confondues je coupe court à tout débat sur Covid ou pas Covid. Ici la comparaison avec 2018-2019 me sert de boussole.

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