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La surmortalité de la Covid-19 en France.

C'est plus fort que moi, il faut que je fasse des statistiques. L'épidémie de Covid-19 offrant un vaste terrain de jeu - c'est le moins que l'on puisse dire - j'ai donc de quoi faire. Pour commencer j'ai récupéré du site de l'INSEE le fichier des décès quotidiens pour les années 2018,2019 et 2020 (jusqu'au 20 Juillet pour cette année). Ce que je souhaite étudier avant tout est la surmortalité liée à l'épidémie de coronavirus. Il me suffit pour cela de comparer le cumul des décès jour après jour entre 2020 et les autres années. Comme 2018 et 2019 sont très proches en cette matière j'ai décidé de regarder le chiffre de 2020 par rapport à la moyenne des deux années précédentes[i].

Nous voyons que dès le début de l'année 2020 le nombre de décès est inférieur aux années précédentes, constat que nous pouvons attribuer à une grippe moins forte qu'en 2018/2019. Un point bas est atteint le 14 Mars avec 7 476 décès en moins par rapport à la même période de 2018/2019[ii]. Vous vous en souvenez, le confinement de toute la population a été décidé le 17 Mars. 14 jours plus tard - le 31 Mars - la courbe devenait positive, nous avions alors autant de décès en 2020 qu'en 2018/2019. Il s'ensuit après une montée presque exponentielle due dans sa quasi totalité à l'épidémie de coronavirus. Rappelons qu'à cette période le nombre de décès doublait tous les 3 jours. Cette progression va durer jusqu'au 29 Avril, date d'un premier plateau. A partir de cet instant la courbe ne monte presque plus, autrement dit le nombre de décès correspond à ce que nous avons connu en 2018/2019, avec toutefois un léger "delta" lié à l'épidémie. Du 23 mai au 21 juin, calme plat ou presque, il est impossible de voir dans l'évolution de la courbe un quelconque effet Covid[iii]. Puis nous voyons une "bosse" subite de quelques jours qui va durer jusqu'au 26 Juin. Mais depuis lors la courbe redescend - certes selon une pente douce - mais de manière a priori inéluctable. Arrivé au 20 Juillet, date de la dernière mise à jour de ce fichier par l'INSEE, nous en sommes à une surmortalité de 15 547 décès contre 18 792 au plus fort de la courbe (le 26 Juin). Ce chiffre est intéressant car si Santé Publique France comptabilise plus de 30 000 décès dus au Covid, la surmortalité n'est pourtant que de 15 000 personnes. J'avancerais modestement comme explication que le confinement a permis d'éviter des décès supplémentaires et qu'au-delà des messages spécifiques des gestes barrières la population prend bien plus soin de sa santé que l'an dernier, ou du moins prend moins de risques avec elle. Ce n'est là qu'une hypothèse mais en attendant une autre explication je conserve celle-ci. L'analyse par journée est également riche d'enseignements. Je note qu'il aura seulement fallu 23 jours à l'épidémie pour passer de 0 à 1 000 décès quotidiens supplémentaires. Ce pic sera - heureusement - de courte durée puisque si le 30 Mars est le premier jour avec une surmortalité supérieure à 900 (966), le 8 Avril marque le dernier jour avec une surmortalité supérieure à 900 (909). Le plateau haut de l'épidémie n'aura duré qu'à peine dix jours, c'est plutôt court. Au total 26 jours se seront écoulés entre le dernier jour de surmortalité supérieure à 1000 (6 Avril - 1027) et le premier jour où le nombre de décès correspond à ce qui était arrivé en 2018/2019 (1er Mai - moins 35 décès). La première vague[iv] aura donc duré au total 55 jours, tout juste deux mois[v]. Survient ensuite une longue période de yo-yo où si vu de loin on dirait un plateau, les journées se suivent et ne se ressemblent pas. 132 décès en plus le 22 Mai mais 254 décès en moins deux jours plus tard le 24 Mai[vi]. La tendance à la décrue semble se confirmer puisque si l'on excepte les 9 et 10 juillet toutes les journées du 27 Juin au 20 Juillet voient un nombre de décès inférieur à ce que nous avons connu en 2018/2019. Si ensuite je prolonge la courbe selon cette tendance (soit une surmortalité de moins 135 décès par rapport à 2018/2019) je découvre que l'effet Covid serait effacé le 12 Novembre : à cette date le nombre cumulé de décès serait de nouveau identique à ce que nous avons connu en 2018/2019. [i] La comparaison de 2020 avec uniquement 2019 ou avec uniquement 2018 donnerait de toute façon pratiquement le même résultat. [ii] Le petit "pic" que vous voyez sur la courbe est de mon fait : j'ai été obligé - pour des raisons de cohérence - de simuler un 29 février 2018 et un 29 février 2019 qui n'existent pas. Mais reporter tous les décès du 29 Février 2020 sur le 1er Mars serait pire encore. Je pense donc avoir choisi la moins mauvaise des solutions. [iii] Le déconfinement a été décrété le 11 Mai. [iv] A supposer qu'il en arrive une seconde par la suite [v] On débattra encore sûrement longtemps sur l'opportunité ou non du confinement. Je retiens pour ma part les dates "statistiques" (7 Mars - 1er Mai), que je rapproche de celles du confinement (17 Mars - 11 Mai). A chacun ensuite d'en tirer ses conclusions. [vi] Je rappelle ici que nous parlons des décès toutes causes confondues. Lorsque l'INSEE parle de date il s'agit bien de la date officielle du décès, celle qui est reportée sur l'acte. Nous ne sommes pas ici dans un décompte avec un éventuel rattrapage des données. Nous pouvons donc sans contestation possible comparer les deux dates.

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