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  • Alter Ego

Vers un optimisme prudent.

C’est peu de dire que la mise à jour de la base de données des chiffres des décès de l’Insee était attendue. Dans sa dernière livraison l’institut nous permet d’analyser les décès toutes causes confondues jusqu’au 12 Juillet. Alors certes les effets du variant Delta ne se font pas encore sentir mais il n’en demeure pas moins que les chiffres sont meilleurs qu’avant et permettent de faire preuve d’un optimisme prudent. Regardons tout cela ensemble.

Bien que la courbe de 2021 reste au-dessus de celle de 2020 elle prend une pente descendante qu’elle n’avait pas jusqu’alors. Notons quand même que le chiffre de 20 000 décès supplémentaires par rapport à ce que nous devrions avoir démontre s’il en était besoin que cette pandémie reste pour le moment une pandémie tueuse.

L’analyse des décès quotidiens montre que les chiffres de 2021 sont au niveau de ce que l'on peut observer pour les autres années. Les chiffres des tout derniers jours seront certes revus à la hausse[1] mais sans doute pas au point de faire remonter 2021 au-delà de 2020.

Cette analyse est encore plus juste lorsqu’on se penche sur la même courbe lissée à 15 jours. Il n’y a alors plus de place au doute, le nombre de décès ne cesse de chûter depuis le début du mois de Mai. Je considère d’ailleurs ce graphique comme étant le plus important à surveiller et son seul défaut réside dans le délai incompressible de 15 jours.

La surmortalité des moins de 65 ans amorce enfin une descente et coupe la marque des +1 000 à la baisse pour la première fois, Faut-il y voir un effet direct de la campagne de vaccination ? Je serais tenté de répondre « oui » au vu des courbes ci-dessous.

Pour cette catégorie de population la surmortalité[2] est montée cette année à 30 000 et l’amorce d’une baisse y est plus lente et plus récente alors que la campagne de vaccination de cette catégorie avait démarré la première. En lissant les données sur 15 jours nous pouvons néanmoins mieux apprécier la tendance.

Le pic est pour le 1er Février avec 1 904 décès[3]. Dès lors ce chiffre ne va cesser de baisser jusqu’au 17 Mars et atteindre 1 601 avant de connaître un long « plateau » où les 1 620, 1 630 seront réguliers jusqu’au 2 Mai (1 602). Mais à partir de cette date le chiffre ne va cesser de descendre pour s’établir au 12 Juillet 2021 à 1 178, soit en-dessous d’une année « normale ». Il est logique d’y voir l’effet de la vaccination car cette population est la plus vaccinée en pourcentage.

Chez les moins de 65 ans la courbe est tout aussi intéressante à étudier. J’attire votre attention sur la marque de la première vague de 2020 avec 325 décès le 10 Avril de cette année-là. Un an plus tard le point le plus haut a été atteint le 30 Avril avec 298 décès, soit entre parenthèses la valeur du pic de l’épidémie de grippe de 2018 (299 décès le 13 Mars). Si l’on excepte la période du 26 Mai au 1er Juin le chiffre quotidien n’a là aussi cessé de baisser pour être sous les 240, mais surtout sous les chiffres moyens de 2019 ou de 2018. Une fois le passé analysé que dire de l’avenir ? S’il est trop tôt pour lire dans ces courbes l’effet qu’aura le variant Delta - ou tout autre variant à venir - je persiste à dire que ces courbes de mortalité toutes causes confondues devraient piloter la politique de santé publique. Si comme je l’espère la vaccination fait la preuve de son efficacité alors nous ne verrons plus de surmortalité. Certes l’épidémie sera toujours là et sans doute fera t-elle des dégâts, mais à partir du moment où il ne sera plus possible de démontrer par les chiffres qu’elle est mortelle[4], la politique de santé publique devra prendre un autre virage[5]. Pour préciser où je veux en venir revoyez la dernière courbe présentée, celle des décès quotidiens des moins de 65 ans : Depuis le 1er Juin cette population connaît une surmortalité proche de 0. Compte-tenu des mesures annoncées (pass sanitaire) et d’une campagne de vaccination toujours active, il y a toutes les chances pour que cette catégorie de population passe l’obstacle du variant Delta sans ambages. Le seul bémol réside dans le calendrier : pour savoir si je dis vrai ou faux je dois patienter jusque début octobre et une mise à jour des chiffres Insee au 15 septembre. Ce qui revient à dire qu'avec ma méthode[6] le bout du tunnel ne sera visible que lorsqu’on en sera sorti... [1] Vous le savez, certaines mairies ne sont pas encore équipées pour transmettre à J+7 tous les actes de décès qu’elle reçoivent. C’est pourquoi les données de la dernière semaine (5 juillet – 12 juillet) sont sous-évaluées. [2] Sans la pandémie nous devrions avoir une surmortalité de 0 aux événements remarquable près (grippe, canicule, vieillissement de la population dans une moindre mesure). [3] C’est un lissage sur 15 jours aussi je vous accorde que parler à cette occasion d’un nombre de décès « à date » est une facilité de langage que j'utilise volontiers. [4] Imaginons un instant le virus disparaître à tout jamais au moment où je rédige ce billet : nous resterions en 2021 avec une surmortalité de 20 000 décès quand bien même la Covid ne tuerait plus personne d’ici au 31 Décembre 2021. [5] Que faire face à des hôpitaux saturés et une léthalité à 0 ou presque ? Quelle politique mener quand « sauver des vies » ne peut plus tenir lieu de slogan ? [6] Méthode consistant à analyser les données brutes des décès toutes causes confondues sans rien calculer, sans rien extrapoler.

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