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Contre-analyse

Dans un tweet publié par Philippe Herlin ce dernier diffuse un graphique à l’appui duquel il affirme qu’existe des effets secondaires mortifères liés à la vaccination. Le graphique en question est découpé en trois parties en fonction des tranches d’âge étudiées : 15 à 44 ans, 45 à 64 ans et 65 à 74 ans. Il représente la surmortalité en Europe depuis 2017 et à chaque fois la courbe de 2021 est la plus haute. Seulement ce n’est pas le cas lorsqu’on regarde les seuls chiffres de la France, ce que je me propose de développer ici.

Certes je n’ai pas les données de 2017 (ma base ne démarre qu’en 2018) mais vous voudrez bien me pardonner ce manque finalement mineur. Voici donc la courbe que j’obtiens pour la première tranche d’âge à savoir les 15-44 ans.

J’ai pris comme référence les décès de l’année 2018 et je compare les décès cumulés de la tranche d’âge en question pour les années qui suivent. Nous voyons tout de suite qu’à de rares exceptions la surmortalité est négative. Nous distinguons d’ailleurs fort bien les effets de l’arrivée de la pandémie en 2020 pour cette tranche d’âge : remontée des décès au début du printemps suivi d’une baisse liée au confinement, ce que ne montre pas le graphique à l’appui du tweet de Philippe Herlin, sans doute parce que les pays représentés ont moins confiné durant cette période. En tout état de cause il n’y a pas ici de surmortalité en 2021 par rapport aux années précédentes. Pour que chacun puisse vérifier par lui-même mon affirmation voici les chiffres bruts cumulés de ces derniers jours tels qu’on les observe dans la base des décès de l’Insee.

Au 30 septembre il y a eu 12 089 décès en 2018 chez les 15-44 ans, 11 996 décès en 2019, 11 698 décès en 2020 et 11 906 décès en 2021. Oui le chiffre de 2021 est supérieur à celui de 2020 mais il est impossible pour autant d’attribuer cet écart aux effets mortifères de la campagne de vaccination puisque ce même chiffre reste inférieur à ce qui s’est passé en 2018 ou en 2019. Pour le dire de manière plus brutale, les décès des 15-44 ans à fin septembre 2021 sont dans les clous.

Regardons à présent la tranche d’âge des 45-64 ans.

Caramba !, encore raté. Nous avons a priori le même schéma que chez les 15-44 ans. Les chiffres montrant même que 2021 est inférieur à 2020. Si maintenant vous regardez le graphique européen présenté par Philippe Herlin vous ne lirez pas d’effets de la seconde vague alors qu’elle a été très forte en France sur la fin de l’année 2020, à croire que notre pays a été le seul touché à cette occasion.

Les chiffres bruts sont là pour confirmer ceux du graphique.

Reste un dernier graphique à examiner, celui des 65-74 ans. Ici je peux rejoindre l’analyse commune mais il n’y a en réalité rien à concéder puisque j’ai toujours considéré l’âge de 65 ans comme étant l’âge pivot. Voyons néanmoins tout cela en détail afin de conserver une harmonie de présentation avec les tranches d’âge précédentes.

Ici les courbes n’ont rien à voir avec celles vues plus haut et les effets de la pandémie se voient du premier coup d’oeil. La surmortalité de cette tranche d’âge est très forte puisque nous en sommes en 2021 à près de 12 000 décès supplémentaires par rapport à ce qu’on a pu observer en 2018. Ceci est bien entendu confirmé par les chiffres bruts.

Dès lors que conclure ? Que les graphiques présentés par Philippe Herlinsont bien étranges puisqu’à aucun moment de l’année la surmortalité de n’importe quelle tranche d’âge présentée n’est inférieure à la base line. Je dirais aussi que - fort heureusement - la France s’en sort bien mieux que ses voisins européens puisqu’elle n’a pas de surmortalité chez les 15-64 ans.

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