Si à gauche Manuel Valls avait lancé en Octobre dernier un n-ième plan de rénovation des prisons françaises, François Fillon lui promet la création de 16 000 places supplémentaires d'ici 2022. A environ 400 places par prison ce n'est pas moins de 40 centres pénitenciaires qui devront voir le jour en 5 ans. Cela veut dire 40 emplacements à trouver, 40 maires à convaincre et sans doute autant de contestations plus ou moins formelles de la part de la population locale à affronter. Tenir cette promesse c'est surtout lancer ces 40 chantiers en un temps très court afin qu'ils soient terminés avant la fin du quinquennat. Ce que je veux souligner en pointant tous ces obstacles est que l'argent seul ne suffit pas, et encore moins les déclarations d'intention. Je reviens un instant sur les implantations. L'excellent rapport parlementaire de 2002 (de mémoire) sur les prisons le soulignait, éloigner les centres pénitentiaires des villes est une fausse bonne idée. Avec moins de transports en communs il y aura moins de visites ainsi que des temps de trajets forcément rallongés pour tout le personnel. Cacher les prisons n'est pas une solution en soi. Mais admettons un instant que tous ces obstacles soient levés, avec ou sans baguette magique. Ce n'est pas le tout de construire il faut aussi du personnel. Un récent rapport a pointé qu'à Fresnes 70% des surveillants sont des stagiaires, un chiffre à peine croyable. Si l'on a la volonté politique de construire des places de prison supplémentaires cela ne peut pas se faire sans une titularisation massive du personnel. Après tout il est question ici d'un emploi perenne et non délocalisable, un argument qui devrait faire mouche à quelques mois de l'élection présidentielle.
Alter Ego
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