C'était donc vrai : Le Président de la République en exercice a été hospitalisé en secret. Peu importe la nature du mal, la durée de l'hospitalisation ou la teneur des soins dispensés. Ce qu'il faut retenir est ailleurs : on ne peut toujours pas parler de la santé du premier personnage de l'Etat, et ce quel que soit la personne, l'Etat ou l'époque. La transparence affichée jusqu'alors a montré ses frontières, qui sont celles des portes de l'hôpital. Au-delà circulez, il n'y a rien à voir. Pourtant tout indique que le mal n'était pas si grand. Alors pourquoi tant de précautions, de secrets ? Mon analyse est que l'homme ne doit pas en paraître un. Tel un super-héros, notre super-Président ne doit ressentir ni mal, ni peine, ni douleur. Il se doit d'être supérieur aux autres, au peuple qu'il gouverne même lorsqu'il est malade. Pensez qu'il aurait fallu confier - même pour un instant - les clefs de la Maison France à un "collaborateur". Perspective auquel n'a pu se résoudre Nicolas Sarkozy. Du coup, de deux maux il a choisi le moindre, celui du secret d'Etat. Ce n'est là qu'un premier coup de canif au contrat passé entre le candidat devenu Président et ses électeurs : "Je ne vous mentirai pas, sauf par omission. Je ne vous trahirai pas, sauf si c'est mon intérêt. Je ne me déroberai pas, sauf si j'en décide autrement."
Alter Ego
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