Le tour de passe-passe a beau être connu depuis des lustres, il marche toujours. L'histoire de la hausse prochaine des tarifs de Gaz de France n'échappe pas à cette règle. D'abord GDF réclame une hausse à peine croyable, de 6% ("[il a d'abord demandé] des choses par-dessus les maisons !", in Molière - Les fourberies de Scapin acte II scène 5). Ensuite le gouvernement prend acte de la demande, tout en laissant entendre qu'il est hors de question d'accepter cela. Enfin l'acte final : après négociations (sic), les tarifs augmenteront de 4% à compter du 1er Janvier 2008. Et tout le monde de se réjouir de ce que "la hausse a été plus faible que prévue". C'est qu'en ces temps pré-électoraux, il faut faire attention aux signaux envoyés aux électeurs. Mais hélas pour nous, l'économie a ses raisons que la raison ignore. Je ne sais pas quel crédit faut-il accorder à la thèse consistant à dire que le gouvernement "habille la mariée" en vue du rapprochement avec Suez, mais ce qui est certain, c'est que beaucoup vont se sentir soulagés de voir que la hausse n'est que de 4%. Ce que je retiens moi de cet épisode, est que l'histoire ne pouvait pas s'écrire autrement. Imaginez un peu la scène suivante : Mr GDF "je veux 4%" et Mme la ministre de l'économie, des finances et de l'industrie de répondre aussitôt "D'accord. Topez là". Tout le monde aurait trouvé la hausse excessive. Mais là, après avoir distillé dans l'opinion l'idée de vivre avec une hausse de 6 points, ces 4% résonnent comme une baisse. Je reste poli, j'ai mis deux "s".
Alter Ego
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