Recycler le passé. C'est ce qui m'est venu à l'esprit lorsque j'ai découvert le contrat de Ségolène Royal avec la Nation. Car enfin, comment ne pas se demander si la candidate aux primaires du parti socialiste ne se prend pas pour le Général de Gaulle ? On est en droit de se poser la question quand on accolle au contrat de la présidente de région Poitou-Charentes l'appel historique du 18 juin 1940.
Même emblême de drapeaux entrecroisés surmontant le titre, même filet pour encadrer le texte(1), même signature dans la mesure où dans les deux cas le nom est lisible. Au "Vive la France !" qui conclut l'appel du Général de Gaulle, Ségolène Royal oppose un "Vive la Liberté, l'Egalité, la Fraternité !" auquel le point d'exclamation ne manque même pas. Alors plagiat ou volonté de secouer les consciences comme le souhaitait le Général lorsqu'il lança son cri ? Plus prosaïquement je ne vois ici qu'un simple recyclage du passé, traduisant implicitement une incapacité à créer. Par extension comment imaginer un programme politique neuf à partir d'une iconographie aussi ancienne(2) ?
(1) Juste le bleu-blanc-rouge de l'appel de juin 1940 transformé en un éventail de couleurs, symbole de la diversité de la France ?
(2) On considère qu'une oeuvre littéraire tombe dans le domaine public après 70 ans, ce qui permet cette ré-utilisation sans crainte de poursuite judiciaire.
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