top of page
Alter Ego

Lettre à Mounir

Je n'ai pas encore pris position dans le débat - oh combien controversé - sur l'identité Nationale. C'est le point de vue de Mounir qui me fait réagir. Tout simplement parce que l'envie de lui répondre me démange trop.

Mounir,

C'est avec intérêt que j'ai lu votre (ton?) point de vue sur l'identité nationale. Mais vous n'êtes pas Jean Mohammed de la Bastille, vous n'en êtes que l'héritier, le descendant par affinité culturelle. Car selon votre point de vue moi aussi je suis un Jean Mohammed de la Bastille, si si ! Mais je dois vous avouer que je n'ai pas tout à fait compris qui vous êtiez "vraiment". Etes-vous celui qui crie avec force "Je suis français !" ou êtes-vous celui qui assume "ce qui me distingue, me caractérise (...) c'est le fait que je sois un rebeu" ? Un peu des deux sans doute, mais alors cela veut dire que nous sommes pareils vous et moi. Parce que si vous revendiquez une double appartenance, je peux aussi le faire. Moi, mes racines sont à prendre dans une famille bien française, j'ajouterais même du "terroir". Mais mon passé n'est pas si simple pour autant. Il est fait de 17 ans dans une cité(1) avec vous les rebeus, et d'autres, pas rebeus du tout... Mes copains d'avant étaient de bons copains, et le prénom ou la coupe de cheveux n'avait aucun caractère discriminant. Azzedine était super sympa, Mickael bien moins. Mais bon, tout cela est loin maintenant. Le piège dans lequel nous tombons avec ce débat est dans le biais de l'intitulé : Est-ce un débat sur l'identité nationale ou un débat sur l'identité française ? Vous voyez comme moi qu'un mot ne vaut pas l'autre, surtout ces deux-là. Mais quand vous terminez votre propos en disant "J'aime la France (...) Mais je n'aime pas ce qu'elle est devenue.", l'allusion politique réduit la portée de votre texte. Vouliez-vous dire en fait : "J'aime la France, sauf lorsque Nicolas Sarkozy en est le Président de la République" ? Parce que si c'est ça, je peux vous rassurer : la France ne se résume pas à son Président de la République : ce serait lui donner bien trop d'importance.


Bien à vous, AlterEgo


(1) Une vraie cité. D'ailleurs elle n'avait pas de nom, on l'appelait "la cité".

3 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Point mort.

Nous vivons plus ou moins sous cloche depuis maintenant 20 mois et rien n'est annoncé pour espérer sortir un jour de cette pandémie. Le...

Comments


bottom of page