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Alter Ego

Je n'y crois pas : le Big One d'ici 30 ans

En dépit de la dépêche alarmiste de l'AFP diffusée hier à 15h18, je ne crois pas au "Big One" d'ici les 30 prochaines années. Je ne suis pourtant pas sismologue, je n'ai pour vous convaincre rien d'autre que mon intime conviction. Ah si pourtant, j'ai un souvenir que je vous livre. Abonné "papier" durant un an à USA Today, j'ai vu un jour la "Une" qui annonçait ce même Big One pour l'année à venir, c'était certain. Nous étions en 1993... Mais je vais quand même essayer d'argumenter mon propos. D'abord la dépêche précise d'emblée, et je cite, que "L'état de Californie (...), a "plus de 99% de risques" d'être touché dans les 30 prochaines années par un séisme de magnitude supérieure à 6,7, susceptible de provoquer des dégâts majeurs". Ceci est annoncé par l'Institut de géophysique américain (USGS). Une telle nouvelle, il faut prévenir en effet les médias sans tarder. Mais la suite de l'article est moins clair. Pourtant l'étude n'est pas le résultat des élucubrations d'un savant fou, mais la combinaison de données recueillies et analysées par "des sismologues, des géologues et des spécialistes de la géodésie". Bref, tout ce que je ne suis pas (sic). Ils en ont conclu que "la probabilité de voir un tremblement de terre de magnitude supérieure à 7,5 dans les 30 prochaines années a été établie à 46%". Pis encore, le risque de voir survenir un tremblement de terre dans "la région de Los Angeles dans les 30 ans est de 67%, et dans la région de la Baie (de San Francisco) de 63%". Mais ce pourrait être plus terrible encore à l'endroit de la si célèbre faille de San Andréas. Ces spécialistes nous disent que le risque est décidément bien grand, puisqu'il est évalué à 63%, dixit l'USGS. Mais alors, où sont passés les 99% annoncés dans le premier paragraphe ? Sans doute sous une plaque tectonique... Ce que je veux dénoncer ici c'est l'impunité, et je pèse mon qualificatif, à annoncer cela. Supposez que dans 30 ans on ressorte ce texte à l'USGS, et qu'on en vienne à leur demander des comptes sur ce qu'ils ont dit en 2008 et qui ne s'est pas produit. Que croyez-vous qu'il se passerait ? Qui serait sanctionné ? Personne. Tout le monde s'abriterait sous le si pratique parapluie logoté "principe de précaution". Et qu'est-ce que cela coûte de lancer une telle annonce aujourd'hui ? Rien, si ce n'est de voir voter des crédits supplémentaires pour la recherche en sismologie. Dans cette affaire, le risque zéro est garanti pour nos "experts". En conclusion : "Disgressez, disgressez, en ce moment c'est gratuit".

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