Sans vouloir jouer au critique d'art, cela fait longtemps que je voulais rapprocher pour les étudier les deux portraits que vous voyez ici : le premier un est celui - officiel - de notre actuel président de la République, l'autre un portrait de Louis-François Bertin exécuté en 1832 par Jean-Auguste Dominique Ingres.
J'ai trouvé qu'il y avait entre le tableau et la photo bien plus de similitudes que de différences. Tout d'abord dans l'expression du visage, empreint de gravité, surtout dans le cas de Nicolas Sarkozy(1). On comprend déjà que les deux hommes ont bien conscience de leur importance et de leur position respective dans l'échelle sociale. L'éloignement par rapport au spectateur est également important, et souligne la déférence qu'il faut manifester aux deux hommes. Mais plus encore, je trouve une étonnante ressemblance dans leur posture respective, bien que l'un soit assis et l'autre debout. Les deux têtes fixent sans détour le spectateur ("voyez comme je suis puissant"), et les corps eux sont tournés de profil, dans la même direction de surcroît. Voilà pour ce que l'on peut voir. Mais il y a aussi ce que l'on ne peut pas voir. Pour moi il n'y a aucun doute, les modes de pensées de l'un et de l'autre ne sont pas si éloignés que cela si l'on fait abstraction de l'écart temporel qui sépare les deux hommes. Autrement dit, si Louis-François Bertin était de notre temps, il serait certainement un rouage essentiel de la "machine" Sarkozyste. De l'autre coté, notre actuel Président lui, aurait avec non moins de ferveur que monsieur Bertin les "trois glorieuses", et le régime de Louis-Philippe. Quand je vous dit qu'il y a entre ces deux portraits bien plus de ressemblances que de différences...
(1) Comparez en cela avec le portrait officiel de son prédécesseur.
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