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  • Alter Ego

Aider les SDF à s'asseoir ou pas ?

C'est un impressionnant reportage photo qui est proposé par Rue89. Un collectif dénonce - non sans une certaine justesse - tous ces petits espaces urbains redessinés pour empêcher les SDF de s'asseoir ne serait-ce qu'un instant. Les commentaires sont légions, près de 300 à ce jour. Contrairement à une habitude récente et tenace, je n'ai pas ajouté ma pierre à l'édifice, non. Je préfère ici développer ma réflexion, toute simple : imaginons un instant un maire qui déciderait de prendre le contre-pied de tout ça, et qui au contraire chercherait à aider les SDF à s'asseoir au lieu de les empêcher de le faire. Idée généreuse sans doute, mais qui se heurterait très vite à bien des problèmes d'après moi. Premier constat, où s'arrêter dans le confort de ces espaces ? Jusqu'où faut-il aller ? Voyez par exemple la photo 4 et imaginez pour le même espace une urbanisation "pour"....pas si facile ! Ensuite les photos ne montrent pas l'entourage immédiat. Sur certaines photos on croit deviner une boutique en arrière plan (photos 5 et 6 ), ou même un appartement il semble (photo 3). De là à en conclure que selon le principe de "pas sous mes fenêtres", l'occupant ait demandé à faire cesser le "squat", il n'y a qu'un pas. Mais admettons quand même que le propriétaire accepte d'avoir devant sa devanture un "emplacement pour SDF". Le risque n'est-il pas de le voir systématiquement occupé d'abord, et de voir s'installer ensuite - sans mauvais jeu de mot - un trafic autour de ces places devenues synonymes de confort, même précaire ? A trop vouloir faire le bien on risque de tomber dans ce travers : des lieux occupés quasiment 24 heures sur 24, et sans doute derrière un trafic sous-jacent pour les meilleures places(1). Et ceci sans ajouter que très vite arriverait les revendications pour "plus" et "mieux". Ou alors réclamer que l'argent soit plutôt utilisé pour l'hébergement en dur au lieu d'aider les SDF à rester dans la rue... Quelle réponse apporter alors ? Pour moi celle du pragmatisme. Vivre dans la rue est déjà assez compliqué sans en rajouter. Donc ne pas commencer par "déclasser" un emplacement dès lors que rien ne s'y oppose. Par ailleurs, pourquoi ne pas - en compagnie des services sociaux et des associations - regarder où sont les emplacements actuels et comment ils sont utilisés ? Pour ma part je préconiserais bien une certaine aide passive : placé judicieusement, un auvent ou un muret peuvent sans doute améliorer une "place" déjà existante, sans pour autant tomber dans les écueils que je viens de dénoncer.


(1) Construisez-en ne serait-ce que deux et vous en avez déjà une qui est mieux que l'autre...


Complément du 30 décembre 2009

A ma grande surprise je trouve ce jour un article dans Le Parisien sur ce même sujet, avec les mêmes photos...mais un mois de retard déjà.

Complément du 1er janvier 2010 Le sujet prend encore de l'ampleur avec un article du journal Le Monde, assez commenté et envoyé. Pour moi tout ça a un air de déjà vu. Un mois après le premier article de Rue89, ça fait un peu léger...

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