Je l'ai appris par hasard, le lycée où j'ai étudié n'existe plus. Je n'y était pas spécialement attaché, et ma dernière visite remonte à presque 30 ans (!) mais cette annonce m'a tout de même touché. Je me suis aussitôt fait cette réflexion que décidément, l'inégalité se creuse de plus en plus face à l'éducation. Non content de devoir être au bon endroit pour étudier dans les meilleures conditions possibles, il faut désormais compter avec le fait que le lycée est éphémère. Car enfin, celles et ceux qui étudient en ce moment à Paris au Lycée Montaigne ou Chaptal, à Toulouse au Lycée Pierre de Fermat ne risquent pas dans 30 ans de voir ce pan de leur histoire personnelle disparaître. La perennité d'un lycée est aussi proportionnelle à sa réputation, il faudra s'y faire. En plein débat autour des régions - et puisque la construction des lycées relève de leur compétence - je finis par me demander si ce n'est pas pour des raisons avant tout d'ordre politique que cette opération a eu lieu(1). Car dans mon souvenir mon lycée, sans être exemplaire en ce domaine n'était pas vétuste, loin de là. Je dois donc en déduire qu'il s'est si fortement dégradé depuis mon départ qu'il en devenait dangereux pour les élèves et les enseignants. Mon avis est hélas bien différent et je me demande si le but de l'opération n'était pas de distribuer des marchés publics à tout prix...
(1) Préciser ici qu'un lycée tout neuf est sorti de terre à 500 mètres à peine de mon ancien Lycée. Au passage Romain Rolland a laissé la place à Lucie Aubrac.
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