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Un record sans doutes, mais sans ombres ?

Les récents exploits d'Alain Bernard sont l'honneur du sport français. Mais cette soudaine notoriété sportive a son revers, la suspicion de dopage... Le premier réflexe - patriotique - est de dire que non, pas nos nageurs... Je dis patriotique car c'est un réflexe que de défendre ses compatriotes. Savez-vous par exemple que d'après un sondage de CNN publié l'an dernier, 70% des américains pensent que Lance Armstrong ne s'est jamais dopé ? Faites le même sondage en France, et vous aurez la proportion inverse. Ce qui prouve qu'au-delà des faits, la solidarité nationale joue à plein. Ce n'est pas faire injure au sportif que de chercher à savoir s'il y a quoi que ce soit de suspect. En tout état de cause, la charge de la preuve appartient bien à l'accusation, à supposer qu'elle existe, et pas au nouveau champion d'Europe. J'ai relevé toutefois deux éléments, qui sans pour autant assombrir le tableau, le grise un peu malgré tout. D'abord on ne fait pas mystère dans l'entourage du champion d'usage de "compléments vitaminés". Expression que je met entre guillemets, faute de savoir si ces produits sont fabriqués "sur mesure" pour l'athlète, ou bien si ce sont des compléments disponibles dans n'importe quel supermarché. Ensuite l'entraineur d'Alain Bernard explique dans une interview que le nageur est asmathique à l'effort, et qu'il bénéficie à ce titre d'une "A.U.T.", d'une autorisation à usage thérapeuthique pour prendre de la Ventoline. Et d'ajouter aussitôt que ce produit ne fait qu'optimiser ses capacités respiratoires, et non les augmenter. Notre nageur a donc bien recours à une aide médicamenteuse, même si cette dernière est autorisée. La Ventoline traine tout de même derrière elle une drôle de réputation, celle du médicament autorisé le plus "dopant". Voyez le cyclisme, la discipline sportive la plus touchée par le dopage. Il se trouve que la pathologie la plus courante chez les coureurs est justement l'asthme, et que près de 30% d'un peloton professionnel court avec une dispense médicale en poche et de la Ventoline dans les poumons... Alors dopage ou pas dopage ? Pour les textes non, et je m'en tiendrais aux textes. Mais il faudrait que des voix plus fortes que la mienne s'élèvent et réclament la fin de ces autorisations. Ou bien le sportif n'a besoin de rien, ni de médicaments ni de dispense médicale, ou bien il est malade ou blessé, et alors il ne participe plus aux épreuves tant que sa guérison n'est pas complète et son traitement médical terminé. Il faut arrêter de nager entre deux eaux, entre la lutte franche et ouverte contre le dopage via les contrôles inopinés ou le suivi longitudinal, et une réglementation qui légalise " l'autorisation à usage thérapeuthique ", dont on a déjà prouvé par le passé un qu'il était parfois un synonyme de "dopage".

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