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  • Alter Ego

De la lutte contre le réchauffement climatique à la victoire contre le réchauffement climatique.

Cela fait maintenant près de deux decennies que l'on parle régulièrement de lutte contre le réchauffement climatique mais étrangement mon propos du jour consiste à regarder les conséquences d'une réussite totale de cette lutte, d'étudier ce qu'implique ce raisonnement par l'absurde*. Je crois que personne n'a encore pris ce dossier par la fin et pour cause : au moment où plus que jamais il est question de lutter contre le réchauffement climatique, il n'est pas logique d'imaginer un seul instant que ce combat puisse être gagné un jour car tous les indicateurs sont au rouge, voire au rouge vif. Pourtant, poser la question des éléments qui permettront de crier victoire c'est interroger les paramètres nécessaires pour dire que oui, l'Homme a triomphé du dérèglement climatique. Hélas, on voit bien par cette question que ces paramètres sont tout aussi flous que les indicateurs du GIEC.

A tout seigneur tout honneur, commençons par le réchauffement pur et ses +2° à ne pas dépasser. A partir de quand pourra t-on dire que "Ca y'est : la lutte est terminée, nous avons gagné notre combat contre le réchauffement climatique" ? Jamais hélas car il existera toujours des modèles pour prédire qu'il sera probable d'atteindre ou de dépasser +2°. J'en profite pour redire que les modèles du GIEC ont bon dos puisque l'écart entre la fourchette basse et la fourchette haute est tel que finalement peu importe l'évolution du climat, il se trouvera toujours un scénario dans le vrai**. Pour le dire autrement le GIEC ne sera jamais pris en défaut vu la taille du parapluie qu'il a placé au-dessus de sa tête. Mais allons plus loin : que sera le climat de la Terre "post lutte contre le réchauffement climatique" une fois celui-ci gagné ? Sera t-il identique à celui que nous connaissons aujourd'hui ? - je veux dire comme celui des années 1980-2010 - sera t-il au contraire légèrement plus froid ou un peu plus chaud ? Cette question en pose une autre d'importance, à savoir la capacité de l'Homme à maîtriser le climat, à le faire évoluer selon sa volonté. Cela pose aussi en creux un concept auquel je tiens beaucoup, celui de climat idéal de la Terre car pour invraisemblable que cela puisse paraître aucune étude n'existe, aucun article peer-reviewed n'a jamais été publié pour décrire ce dernier. Pourtant sans cette connaissance comment peut-on juger que nous allons forcément vers un moins bien climatique ? Et, quand bien même ce serait le cas personne ne sait aujourd'hui décrire le climat idéal de notre planète, a fortiori le circonscrire dans une fourchette de température inférieure aux +2°C que nous devons pas dépasser sous peine des plus grands malheurs. Ce que je cherche à dire ici c'est que j'ai du mal à imaginer que des décisions politiques puissent avoir pour conséquence d'influencer le climat de notre planète, car si cela était alors l'Homme aura maitrisé ce dernier, il sera capable de le faire évoluer à sa guise. Et à la réflexion c'est peut-être cette perspective qui me fait douter - plus que tout autre argument - du caractère anthropique des évolutions climatiques que nous connaissons...

* La Mairie de Paris vient de se déclarer en "état d'urgence climatique" sans d'ailleurs préciser quels critères lui permettrait d'en sortir. Preuve à mes yeux de la pertinence de mon propos... ** Les modèles du GIEC prévoient un réchauffement entre +0,7 et +4,5°C d'ici la fin du XXIème siècle. Notons aussi que le premier rapport (FAR) de 1992 ne comptait que 4 modèles informatiques alors que le dernier (AR5) en compte 8.



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