Le dopage est un fléau. Le combattre est légitime, mais l'arsenal à disposition est bien trop faible. Entre les luttes intestines au sein des instances chargées de lutter contre le dopage et les intérêts commerciaux autour des tests et des épreuves sportives, le ratio bénéfices / risques du dopage reste en faveur de l'athlète qui triche. Les cas récents de Marion Jones ou de Justin Gatlin l'illustrent bien. Marion Jones a rendu ses médailles. Quand bien même son image est maintenant ternie, ce qui ne l'est pas est la gloire passée, le (bon) souvenir de ces Jeux Olympiques devant la terre entière. Dans son cas, le ratio avantages reçus / inconvénients actuels est favorable. Autrement dit : "dopez-vous, dopez-vous, il en restera toujours quelque chose...".
Prenez à l'inverse le cas de celle qui a finalement gagné sur le tapis vert : sa médaille d'or ne vaut pas un clou. Pour preuve, qui peut d'emblée citer son nom ? Qui l'a vu sur un podium ? Où était son mérite à n'être pas dopée ?
C'est en pensant à ce cas - et à celui de Justin Gatlin qui dans 4 ans courra de nouveau - que j'estime qu'il faut durcir la répression anti-dopage. Pas en terme de durée de suspension, mais en mettant en place de nouvelles sanctions pour inverser ce ratio "bénéfice / risque". J'ai en tête qu'un athlète convaincu de dopage, ne devrait plus jamais voir homologué aucun des records qu'il pourrait battre, même après avoir purgé sa suspension. Il faut graver dans le marbre que se doper - ne serait-ce qu'une seule fois - c'est rompre pour sa vie entière de sportif le contrat de confiance passé entre l'athlète et son sport.
Autre mesure que je préconise, que le CIO bannisse systématiquement des jeux tout athlète qui a été au moins une fois convaincu de dopage. Ce serait aller plus loin qu'une simple charte (Cf le serment olympique, foulé aux pieds...). La devise "Citius, Altius, Fortius" devrait comporter un quatrième terme : "Sana".
Toujours par rapport aux J.O., ma dernière proposition "choc", est de ne plus organiser de cérémonie de remise des médailles durant les jeux. Les médailles seraient remises plus tard, non pas sans publicité, mais à tout le moins sans public. Ces mesures ne coûtent rien. Juste l'affirmation que la volonté de lutter contre le dopage ne souffre d'aucune faille.
Pour terminer sur le sujet, les chaînes de télévision devraient aussi se donner comme règle éthique de ne jamais engager de "consultant" qui a été convaincu de dopage au cours de sa carrière sportive. Bien sûr que je vise quelqu'un en particulier, mais quelle autorité a t-on à parler d'un sport qu'on a si peu considéré en s'autorisant à tricher ?
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