Dans l'abondance d'informations de cette semaine, l'annonce de la découverte de deux nouvelles planètes par le télescope spatial américain Kepler est passé presque inaperçu. Il faut dire que depuis qu'on découvre régulièrement des exoplanètes, une de plus ou de moins, après tout... Mais ce qui me dérange toujours dans ces annonces ce sont les approximations que je peux vite découvrir, moi qui ne suis même pas astronome amateur, seulement passionné d'astronomie. Pour l'anecdote - et pour souligner combien il n'est pas facile pour un journaliste de relayer ce type d'information - le journal Le Monde avait dans un premier temps annoncé que cette découverte avait été faite par "deux astronautes"... Erreur vite corrigée sur le site, dont acte. Je me suis plus particulièrement intéressé à l'article publié sur internet par Science et Avenir, dont la ligne éditoriale est loin de tout sensationnalisme. Le spectaculaire de l'annonce réside dans le fait que "ces deux exoplanètes sont les objets les plus similaires à la Terre jamais trouvés". Qui dit planète dit étoile, et Kepler62a est une naine orange, une étoile dont la température de surface est d'environ 20% inférieure à celle du soleil (4000°K contre 5000°K). L'article précise alors que les deux planètes "sont soumises à un rayonnement similaire à celui que Vénus et Mars reçoivent du Soleil". C'est bien entendu faux car on sait très bien que le rayonnement que reçoit Venus n'est pas du tout le même que celui que reçoit Mars. Il aurait été plus logique de préciser - après l'application d'une simple règle de trois - la quantité estimée de rayonnement reçue. Mais comme il faut faire du sensationnalisme à tout prix, cette précision est absente. De plus, rebaptiser les expoplanètes en "deux petites terres" prouve bien l'intention de l'article, entraîner le lecteur sur cette pente qui mène à la "découverte ultime", une Terre comme la nôtre. Outre ces histoires de soleil et de distance (la fameuse "zone habitable" dont parle l'article) il y a cet élément insdispensable, l'eau. Le chapeau de l'article le précise bien d'ailleurs, sur ces deux planètes, "l'eau pourrait même s'y trouver à l'état liquide". On insiste dans l'intertitre en répétant que "[la] température permettrait à l'eau d'exister à l'état liquide". Hélas, trois fois hélas la lecture du texte de l'article douche notre enthousiasme naissant : "la présence d'eau dépend de la densité de la planète et de la composition de son atmosphère. Hélas ces deux paramètres sont encore inconnus". Inconnus, vous avez bien lu, les découvreurs ne savent pas dire s'il y a de l'eau ou pas puisque les paramètres sont inconnus. Arrivé à ce point, on se demande bien ce qu'il reste d'extraordinaire dans cette découverte.
Alter Ego
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