Parler de la science, faire de la vulgarisation n'est pas donné à tout le monde. Dès lors toute initiative tendant à expliquer au plus grand nombre des phénomènes physiques se doit d'être salué, mais à condition de ne pas déformer la réalité.
C'est hélas ce qui se arrive avec cet article paru dans "Le Figaro" et consacré aux tempêtes solaires géantes dans la Voie lactée. L'article français se base sur celui paru dans la revue américaine "Nature". Par la grâce d'Internet la source est accessible et permet de comparer l'article de base avec sa traduction - ou du moins son interprétation.
Le texte français est catégorique, les superéruptions qui arrivent ailleurs dans la Voie lactée sont phénoménales : "Les valeurs mesurées par l'équipe de Hiroyuki Maehara, à partir des données récoltées entre avril et décembre 2009, par le satellite américain Kepler, sur un peu plus de 83.000 étoiles, montrent que l'énergie libérée y est en moyenne 10.000 fois supérieure".
Le texte anglais est plus précis(1), mais surtout bien moins catastrophiste. Il n'est pas question dans l'article de parler de "moyenne", seulement de pointer les pics de mesures. Cela porte sur 0,2% des cas, soit 148 événements sur les 83 000 mesurés. Ce qui est présenté par Le Figaro comme une moyenne est un maximum dans l'article de Nature. Alors est-ce une mauvaise interprétation du journaliste ou une volonté inconsciente de faire du sensationnalisme(2) ?
(1) "Hiroyuki Maehara and colleagues at Kyoto University in Japan have carried out the first such analysis based on 120 days of Kepler observations in 20091. Out of 83,000 stars of the same type as the Sun, 148 (about 0.2%) had superflares with energies between 10 and 10,000 times greater than the Carrington event."
(2) On peut aussi déduire de l'article de Nature que dans 99,8% des cas d'éruptions solaires observées dans notre galaxie, ces dernières ne sont jamais supérieures à 10 fois celles de notre Soleil.
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